Le chef de l’Etat camerounais n’a pas apprécié les récentes menaces du secrétaire général de la CAF. Pour se faire entendre - il a envoyé le secrétaire général de la présidence au siège de l’instance continentale au Caire (Egypte). De notre correspondant au Cameroun
Cette fois-ci, il n’y aura ni courrier, ni rencontre en visioconférence. Le secrétaire général de la Confédération africaine de football (CAF) et les autorités camerounaises vont en effet parler face-à-face. Au menu : l’organisation de la CAN 2021 (9 janvier-6 février 2022). Pour ce faire, le Président du Cameroun, Paul Biya, a dépêché au siège de l’instance, au Caire (Egypte), une mission conduite par le secrétaire général à la présidence camerounaise, Ferdinand Ngoh Ngoh. La délégation, qui comprend notamment le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, devait quitter Yaoundé ce jeudi 25 novembre.
Officiellement, les émissaires de Paul Biya sont conviés à la 13e Assemblée générale extraordinaire de la CAF, prévue ce vendredi 26 dans la capitale égyptienne. Mais officieusement, il est question de tirer au clair les doutes qui pèsent encore sur les capacités du Cameroun à accueillir la CAN 2021.
«Cette Assemblée générale donnera l’occasion de poursuivre avec les hauts responsables de la CAF, les échanges constructifs en vue de faire de la CAN TotalEnergies Cameroun 2021, l’une des plus belles fêtes sportives jamais organisées sur le continent africain», apprend-t-on au niveau du ministère des Sports.
Selon certaines indiscrétions, l'envoi d'une mission camerounaise en terre égyptienne est une décision de Paul Biya lui-même. Il aurait peu goûté le récent ultimatum du secrétaire général de la CAF contenu dans une lettre adressée le 17 novembre au ministre camerounais des Sports.
Dans sa correspondance au ton menaçant, Veron Mosengo-Omba assure que si le stade d’Olembé n’est pas livré le 30 novembre, le match d’ouverture de la CAN 2021, qui doit s’y dérouler, sera délocalisé. «Des dispositions sont d’ores et déjà prises dans ce sens», a ajouté le responsable de la CAF. Qui regrette que «l’état d’avancement des extérieurs du stade d’Olembé (…) semble sans progrès depuis (s)a dernière visite datant du 22 octobre».
Cette mise en garde a donc suscité le courroux de Yaoundé. Mais, le ministre des Sports se veut rassurant. Dans la réponse adressée le 23 novembre au secrétaire général de la CAF, Narcisse Mouelle Kombi assure : «Les travaux de finition de l’infrastructure sportive se sont poursuivis notamment avec la couverture à 98% du revêtement extérieur de la toiture par les écailles de pangolin. Dans le même registre, la pose du tartan et des écrans géants est entamée, les quelques travaux résiduels étant en finition imminente.»
Ce mercredi 24, le ministre camerounais était sur le site avec une équipe de photographes. Objectif : capter des images fraîches qui seront présentées à la CAF ce vendredi.
Kigoum WANDJI
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