Le président de la Fédération guinéenne de basketball - Sakoba Keïta - revient dans cet entretien exclusif sur les deux Afrobasket masculin et féminin. Il liste les difficultés de la balle orange dans son pays et dévoile les objectifs dans les quatre prochaines années.
Nous avons eu la chance de disputer deux Afrobasket dans la même année. Pour l’Afrobasket masculin, le bilan était impressionnant car la Guinée se qualifie en quart de finale de l’Afrobasket après 38 ans. Les hommes ont fait un parcours exceptionnel en battant l’Egypte et le Rwanda (pays hôte). Nous nous battrons les années à venir pour avoir une grande équipe de Guinée. Chez les dames, c’est l’apprentissage qui continue. On va se battre pour être présent et au contact des grandes nations. On va mettre briques par brique et on construira une grande équipe. Je pense qu’il faut s’attendre à avoir une bonne équipe du Syli féminin dans quatre ans. C’est un combat qui continue et je ne peux pas dire que c’était un échec à Yaoundé. Le fait de participer était d’ailleurs déjà un exploit (ndlr : la Guinée a été invitée suite au désistement du Gabon).
L’objectif est de se qualifier à la Coupe du monde si on arrive à maintenir notre groupe. On est dans une poule relevée avec l’Angola, la Côte d’Ivoire et la Centrafrique. Mais il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. On se mobilise ainsi pour avoir une grande équipe. L’Angola et la Centrafrique ne sont pas au meilleur de leur forme, la Côte d’Ivoire sera l’équipe à battre dans ce groupe. La Guinée n’a toutefois pas encore dit son mot. On fera tout pour avoir les meilleurs résultats possibles.
Le basket féminin reste un gros problème. Ce n’est pas une spécialité de la Guinée. Mais nous nous battons pour donner goût aux jeunes filles. Je pense néanmoins que c’est déjà bien de prendre part aux compétitions africaines. Nous sommes dans le milieu du tableau et le combat est d’inspirer les générations futures. Aujourd’hui, nous avons des équipes U16 et U18 qui existent. La construction prend ainsi du temps. Et dans quatre ans il faut s’attendre à avoir de grandes équipes guinéennes qui pourront rivaliser avec le Sénégal et le Mali.
Je pense qu’on a compris très tôt que pour reconstruire notre basket il fallait descendre bas avec les U12, U13, U14, U16 et U18. On l’a commencé et cela a payé. On est d’ailleurs 4ème chez les U18 garçons. L’objectif est par ailleurs de se qualifier pour la prochaine Coupe du monde U19. En Skills Challenge, on est 3ème mondial et encore qualifié pour l’édition de cette année. Il y a un travail exceptionnel qui est fait par nos coaches malgré les maigres moyens et le manque d’infrastructures. On espère faire de grands résultats quand on aura de bonnes infrastructures. On se donne pour maintenir la Guinée parmi les grandes nations de basket.
C’est le manque d’infrastructures. On est sur tous les tableaux : Skills Challenge, U16, U18, Afrobasket hommes et dames, sans oublier les qualifications pour la Coupe du monde masculine. On a besoin d’infrastructures et beaucoup d’investissements du côté de l’Etat pour permettre à nos différentes sélections de rester au top en Afrique et pourquoi pas viser le trophée. Je pense en effet que si on arrive à résoudre ce problème, on sera dans le top 5 du basket africain. On a une bonne morphologie avec des jeunes athlétiques. Mais il manque les investissements pour continuer ce développement.
Le basket africain dans son ensemble n’a rien à envier aux pays développés. Le Sénégal, le Rwanda, l’Afrique du Sud, entre autres pays, se sont dotés d’infrastructures de qualité. Cela nous permet aujourd’hui d’organiser des évènements de haut niveau. Les joueurs aussi ont progressé et sont un peu partout dans le monde. Ceux qui sont sur le continent se battent pour améliorer leur niveau. C’est l’occasion de saluer le travail de la FIBA Afrique et de son Secrétaire général Alphonse Bilé. Ils font rêver les jeunes et surtout les fédérations nationales pour vivre notre passion.
La Basketball Africa League (BAL) est une grande compétition et fait rêver tout le monde sur le continent. On a un club en Guinée, le SLAC qui est champion depuis des années. Il a pour objectif de participer à la phase finale de la BAL. Cette équipe se préparer et essaie de recruter des joueurs de haut niveau. On espère que le SLAC fera partie des clubs qualifiés pour la BAL cette année.
Entretien réalisé par Victor BAGAYOKO
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