L’athlète kényane poignardée le 13 octobre - a été inhumée ce samedi 23 dans son village natal. Elle devait ce jour-là fêter ses 26 ans.
Agnes Tirop est née le 23 octobre 1995. Elle a été inhumée le 23 octobre 2021. Elle devait donc fêter ses 26 ans ce samedi, jour de son enterrement.
Tirop est morte dix jours avant. Elle a été poignardée à son domicile à Iten, le centre d’entraînements des athlètes kényans situé dans l’Ouest du pays. Elle repose désormais dans son village natal, Nandi, près du Lac Victoria, à 300 km de Nairobi, la capitale.
Ses obsèques ont duré cinq heures. Des centaines de personnes, des proches, des politiques, des athlètes, des anonymes…, lui ont rendu hommage. Beaucoup arboraient le tee-shirt rouge de la Fédération kényane d’athlétisme.
Les sentiments les plus partagés étaient la tristesse et la colère. La tristesse d’avoir perdu une athlète prometteuse. «Une héroïne», «un diamant». Collègue et mentor de la défunte, Hellen Obiri avait les larmes aux yeux, décrit RFI dans son reportage consacré aux obsèques.*
L’émotion était également palpable dans les rues de Nairobi. «C’est très triste de voir une personne aussi jeune perdre la vie, rapporte la Radio mondiale. Et surtout quand ce n’est pas causé par une maladie mais par des violences. C’est une grande perte pour tout le pays.»
«Ça m’a fait beaucoup de peine quand j’ai appris la nouvelle. Ça pourrait être ma fille ! Le gouvernement devrait mettre en place des mesures pour mieux protéger ses athlètes, surtout les femmes. Certaines sont si jeunes… Elle n’avait que 25 ans…»
La colère. La mort d’Agnes Tirop met sur la table la problématique des violences domestiques au Kenya, signale RFI. La veille de son inhumation, dans les rues d’Eldoret, «plusieurs athlètes avaient défilé à côté du cercueil d’Agnes Tirop pour dénoncer les violences de genre».
Agnes Tirop aurait été poignardée par son mari. Principal suspect du meurtre de la jeune athlète, Emmanuel Rotich a été arrêté et placé en détention.
En attendant que ce meurtre soit élucidé, le monde de l’athlétisme kényan prévoit de graver le nom de l’athlète disparue dans le marbre. Le président de la Fédération kényane d’athlétisme, Jackson Tuwei, a en effet annoncé que la course des Championnats du monde de cross-country prévue en février prochain, portera son nom.
Un bel hommage pour la quatrième du 5000 m des derniers JO et détentrice de record du monde du 10 km. Une athlète qui, en plus de son talent, avait un grand cœur. Lors de ses funérailles, le patron de l’athlétisme kényan a révélé qu’Agnes Tirop aidait financièrement des jeunes à aller à l’école. Ces derniers ont donc, eux aussi, perdu une héroïne.
La Rédaction
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