Considérant qu’il n’a «aucun avenir au LOSC» - le milieu de terrain de 21 ans a demandé le divorce à ses dirigeants. Il a pris sa plume pour s’expliquer.
Cinq minutes en douze journées. C’est le faible temps de jeu glané par Cheikh Niass depuis le début de la saison de Ligue 1. Le milieu de terrain sénégalais n’a paraît-il pas le cœur à continuer à essayer de renforcer ce maigre ratio jusqu’à la fin de son contrat avec le LOSC, en juin 2023. La semaine dernière, il a adressé une lettre à ses dirigeants pour réclamer un bon de sortie pour le mercato de janvier prochain. Le joueur de 21 ans n’a pas cherché midi à quatorze heures. D'entrée, il exprime son ressenti et expose son souhait : «Avec beaucoup d’amertume, je viens par ce courrier pour solliciter mon départ de mon club formateur.»
Son renvoi en réserve, vendredi 29 octobre, semble être la goutte de trop. Cheikh Niass ne rentrait pas jusque-là dans les plans de Jocelyn Gouvernec, le coach lillois. Mais, il n’a jamais subi un tel déclassement. Les soixante minutes de jeu obtenues lors de cette rencontre amicale, face au N2 de Reims, et le penalty marqué, s’avèrent insuffisants pour le consoler. «Je n’ai aucun avenir au LOSC et aucune perspective pour moi ne se dessine dans votre projet auquel je souhaite le plus grand succès», tranche le Sénégalais.
Cheikh Niass est arrivé au LOSC en 2016. L’ancien joueur de Boulogne-sur-Mer sera tour à tour capitaine des U17, des U19 puis des jeunes Lillois qualifiés en Youth League en 2019. En revanche, il n’a jamais eu sa chance avec l’équipe première. Au début du mois de janvier dernier, il est prêté six mois au Panathinaïkos (D1 grecque). A son retour de prêt, en juin, Lille est champion de France, mais perd son coach, Christophe Galtier, qui a mis les voiles.
Une nouvelle ère s'ouvre. Cheikh Niass espère qu’avec un nouvel entraîneur, sa situation pourrait évoluer dans le bon sens. Et pour mettre tous les atouts de son côté, il s’attache les services d’un préparateur physique et d’un préparateur mental. Mais, rien ne change pour lui. Gouvernec, comme son prédécesseur, ne compte pas sur lui. Il mise sur Amadou Onana, acheté 7 millions d’euros durant le merctao estival. Dans la hiérarchie des milieux à Lille, le Sénégalais est cinquième.
Niass guettera un prêt jusqu’à la fin du mercato. En vain. Pourtant, des clubs en France (Brest, Angers), en Belgique (Bruges), aux Pays-Bas (GC Groningen) et en Angleterre (Nottingham Forest) s’étaient positionnés. Mieux, les Anglais avaient assorti leur offre d’une option d’achat à dix millions d’euros. Mais les dirigeants lillois restèrent impassibles. Prétextant la polyvalence du joueur, qui peut dépanner en défense centrale, et la blessure de Renato Sanches.
Sans doute pour le pousser à avaler la pilule, le jeune Lillois reçoit une promesse de temps de jeu à partir de septembre. Arrive septembre. Rien ne bouge. Octobre, toujours rien. Pire, il est envoyé du côté de la réserve. Pour la première fois. La coupe est pleine. Cheikh Niass prend sa plume. Il demande le divorce.
«Je respecte toutes vos décisions sportives me concernant, certainement motivées par l’insuffisance de mes qualités, conjecture-t-il. Peut-être que le staff technique estime que je ne suis pas encore prêt, ce que je peux également comprendre. Cependant après une longue réflexion sur ma situation sportive, je vous supplie de donner une suite favorable à tout transfert me concernant au prochain mercato de janvier 2022. Je vous demande officiellement à quitter le club.»
Interrogés par La Voix du Nord, qui a repris la lettre du milieu de terrain, les dirigeants lillois ne se sont pas prononcés sur le sujet. Malgré tout, Niass ne devrait pas avoir du mal à se faire comprendre. Ses arguments paraissent solides. Et si cela ne suffisait pas, il pourrait juste prendre son coach au mot. Jocelyn Gouvernec, après la défaite de Lille sur le fil (1-2) face au PSG, disait : «On ne peut pas vivre de regrets et de frustration en permanence.»
La Rédaction
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