Le Congo ne prendra pas part au Championnat d'Afrique des nations Seniors masculins de handball 2022. La faute à une décision du gouvernement qui entend "mieux préparer les dames" au Mondial de décembre prochain en Espagne. Une décision qui a du mal à passer au sein de la fédération. De notre correspondant au Congo
Palais des Sports de Kintélé, à l’extrême nord de Brazzaville. C’est dans cette infrastructure grandeur nature opérationnelle depuis les 11èmes Jeux Africains de 2015 que s’entraînent depuis le 4 octobre dernier les Diables Rouges dames. L’équipe nationale congolaise de handball se prépare en vue de la Coupe du monde qui se déroulera du 1er au 19 décembre prochain en Espagne.
Et chaque jour, sous l’impulsion du sélectionneur national, Younès Tatby l’ambiance est bon enfant. "Tout se passe bien étant donné que toutes les conditions sont réunies pour que cette préparation soit une réussite", se félicitait récemment Diane Yimga, internationale congolaise, après une séance d’entraînements.
Mais si les dames entrevoient leur avenir en rose, chez leurs homologues et compatriotes masculins, c’est un voile sombre qui s'abat sur leurs ambitions. En cause, leur non participation à la CAN de handball qui se disputera en janvier prochain au Maroc.
Une non-participation décidée par le gouvernement, en raison de nombreux paramètres. "Pour les raisons techniques liées à la préparation de ces Diables Rouges (…) qui ne rassurent pas d’une prestation élogieuse, il ne serait pas souhaitable de les engager à cette compétition continentale de haut niveau", a écrit Hugues Ngouelondelé, ministre de la Jeunesse et des Sports, dans une lettre adressée à la Fédération congolaise de handball (FECOHAND). Ainsi, "il est mieux de se focaliser sur la préparation des Diables Rouges Seniors dames en vue d’une participation honorable au prochain championnat du monde", a précisé le ministre.
La décision qui intervient plus de dix jours après la publication de la liste des 22 joueurs convoqués par le sélectionneur, n’est pas sans rappeler les conditions fixées en juillet dernier à l’endroit de toutes les fédérations pour bénéficier de l’appui du gouvernement. "Les fédérations sportives nationales doivent dorénavant solliciter au préalable l’engagement des clubs représentatifs, des équipes nationales et athlètes aux compétitions internationales. L’engagement exprimé ne sera pris en compte, qu’après avis technique du ministère en charge des Sports", prévenait Hugues Ngouelondelé dans une circulaire.
S’il dit avoir pris acte de la décision, le président de la FECOHAND la trouve injuste. "Qu’on évoque des raisons techniques. C’est vrai que 2019-2020, c’étaient des années assez difficiles à cause du coronavirus. Mais quand les filles se rendaient à Yaoundé, c’était pareil. Et c’était encore pire, parce que quand elles sont parties, il n’y avait pas d’activités. Mais les garçons ont eu plus de chance que les filles parce qu'entre temps, nous avons organisé un tournoi mixte. En outre, nous avons organisé la Coupe de Brazzaville et la Coupe du Congo", a réagi Yann Ayessa Ndinga Yengué.
Du côté des athlètes, la déception a gagné les rangs de toute la sélection masculine. "Je suis vraiment déçu. On devrait nous observer. C’est un management de la honte, un management de l’iniquité", déplore un athlète qui a requis l’anonymat.
"Et pourquoi n’a-t-il pas désengagé les Diables Rouges du football ? Chez les dames comme chez les hommes, ils ont déçu pour avoir raté leurs qualifications en CAN et au Mondial. Franchement, cette façon de faire est une manière de sacrifier le handball masculin au profit des filles", a assené un autre.
Et vu toutes ces lamentations, la fédération n’a pas eu d’autre option que d’inviter le ministère à reconsidérer sa décision. "Notre équipe nationale masculine compte en grande partie des athlètes évoluant au Maroc et en France. J’ai une douzaine de garçons qui sont réellement en activité. Donc, priver les garçons de cette compétition, ça serait un peu injuste. Ma prière est que le ministère revienne sur sa décision d’autant plus que cette compétition porte le nom de notre président de la République (Denis Sassou-Nguesso, ndlr)", propose le président de la FECOHAND. Reste à savoir si cette requête trouvera grâce auprès du ministère.
John Ndinga-Ngoma
L’article est apparu en premier sur Sport News Africa.
Warning: Undefined array key "preview" in /var/www/vhosts/sportnewsafrica.com/archive.sportnewsafrica.com/wp-content/plugins/oxygen/component-framework/components/classes/comment-form.class.php on line 79