La Côte d'Ivoire a une nouvelle championne en sport. Il s'agit de Ggagbi Ruth. L’athlète qui a décroché à Tokyo aux JO sa deuxième médaille olympique vient de recevoir le prix d'Excellence 2021 de la meilleure sportive ivoirienne. Une distinction qui rappelle que - malgré les préjugés - la Côte d’Ivoire a toujours produit de grandes sportives. Du handball au sprint en passant par le taekwondo.
On a tendance à croire en Côte d'Ivoire que les plus grandes idoles du sport sont des hommes. A juste titre, peut-être, si l'on s'en tient au fait que les plus grands footballeurs à savoir Laurent Pokou, Abdoulaye Traoré dit Ben Badi, Didier Drogba ou encore Yaya Touré sont des talents masculins. Pareil en sports mécaniques où Alain Ambrosino (rallye) et Pascal Vigneron ont fait la loi sur le continent dans les années 80 et 90. Au basketball Eloh Dingui Djadji, Clément et autres Bilé Alphonse ont fait rêver. En athlétisme, Gaoussou Ouattara et Gabriel Tiacoh, le premier ivoirien à glaner une médaille aux JO ont tracé les sillons. En taekwondo, Cissé Cheick Sarah, avec sa médaille d'Or aux JO de Rio ( Bresil) à fait tripler le nombre de licenciés au pays, passant de 3000 au million.
Au rugby, malgré sa grave blessure, Max Brito, était une idole. Il serait toutefois réducteur d'oublier la gente féminine. Ces dames de fer qui ont marqué l'histoire de leur discipline respective. Elles sont légion, depuis des décennies, à faire honneur aux Ivoiriens. A repousser les limites. Et à s'imposer comme des figures de proue dans le sport. La dernière à être portée au firmament est Gbagbi Ruth, vainqueur du Prix d'Excellence de la meilleure sportive ivoirienne en 2021. A 26 ans, la championne de taekwondo a déjà un palmarès très bluffant. Cinq fois championne d’Afrique, elle a aussi été Championne du monde, décroché deux médailles de bronze aux JO et remporté plusieurs Grands Prix et Opens de Taekwondo. Elle est devenue une grande icône en Côte d’Ivoire.
A Tokyo, Marie Josée Ta Lou n’a pas eu comme Gbagbi Ruth la chance de décrocher une médaille olympique. Mais l’Ivoirienne continue d’être une des femmes les plus rapides du monde sur 100 et 200m. Elle a plusieurs fois hissé le drapeau ivoirien haut dans les manifestations internationales. Ta Lou compte à son palmarès 11 médailles en championnat d’Afrique, deux médailles d’argent en championnat du monde et plusieurs victoires en Diamond League, le plus grand circuit mondial d’athlétisme. Et en plus depuis les JO, elle détient le record d’Afrique du 100m avec… sa compatriote Murielle Ahouré (10s78).Moins en vue ces deux dernières années, Ahouré a cependant marqué les pistes mondiales. Championne du monde en salle en 2018 à Birmingham, elle a aussi deux titres de vice-championne du monde et deux titres de championne d’Afrique.
Le handball féminin est le sport collectif où les Ivoiriennes ont le plus performé dans l'histoire. C'était bien avant le règne des Angolaises. Namama Fadiga Nadège, actuelle directrice de la communication du Comité national olympique, Mariam Koné, directrice de l'office national des Sports, Constance Dago, Awa Zoromou et Julie Toualy ont , ainsi, toutes été championnes d'Afrique avec l'Africa Sports d'Abidjan sous la houlette du président Paul Gogoua. Les quatre premières citées ont joué à la même période, entre 1990 et 1997. Avec dans leur escarcelle pas moins de deux Coupes des championnes, deux Coupes des coupes et deux Supercoupes. Quant à Toualy, c'est plus récent. C'est en effet au milieu des années 2000, avec presque les mêmes trophées. Ces deux périodes ont été les plus fastes dans l'histoire du hand ivoirien.
A ces championnes, il faut ajouter Benié Rosalie (lutte), Dabonné Zoulehia (judo) ou encore Talita Te Flan (natation).
Sanh SEVERIN
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