Les footballeurs locaux du Congo sont durement touchés pas la crise du Covid-19. Au quartier 120 à Pointe-Noire, Odilon compte les voitures que les gestionnaires de son garage ont reçues en ce dimanche matin. Il a le sourire aux lèvres, la moisson semble fructueuse.
Le lendemain, il pourra faire bonne recette. Une bonne nouvelle pour ce footballeur, la vingtaine révolue, qui ne compte plus que sur cette activité pour vivre, depuis bientôt neuf mois. Odilon est en effet sociétaire de Nico-Nicoyé, club de première division basée à Pointe-Noire, au Congo. «Je peux dire que j’ai de la chance par rapport à mes coéquipiers qui ne savent plus sur quel pied danser à l’heure actuelle», reconnaît-il.
De nombreux footballeurs congolais broient du noir, depuis l’arrêt des compétitions en mars dernier à cause du Covid-19. Pas facile pour certains, de gagner même 25 francs CFA, souligne de son côté Idriss, autre joueur de Nico-Nicoyé.
Pourtant, les footballeurs du championnat d’élite au Congo, bénéficient de largesses financières de leurs clubs. Malgré leur statut d’amateurs, ils perçoivent des primes à la signature de leurs contrats, primes de match, paiements de loyer et autres. "Loin de garantir une vie en or, ces primes contribuent un tant soit peu, au budget annuel des joueurs", affirme Ajax Bemba. Il est le vice-président de la Ligue départementale de football du Kouilou et de Pointe-Noire.
Selon lui, les primes de signature de contrat par exemple, négociées de gré à gré, «permettent à certains joueurs de gagner des millions chaque année avant le début du championnat». Mais ça, c’était avant la crise sanitaire. «Aujourd’hui, nos joueurs sont abandonnés à eux-mêmes», confesse Ajax Bemba, la mine triste.
Pour tenter de tirer leur épingle du jeu, des sportifs font feu de tout bois. Des footballeurs locaux du Congo s'adonnent au système D (pour débrouillardise). Le sport de loisir appelé "Ewawa" trouve en ces joueurs en crise, des proies faciles. Des joueurs des clubs de D1 monnaient leur talent dans des équipes du dimanche. Des prestations payantes certes, mais "qui nous font courir le risque de blessures difficiles à gérer, faute d’assurance", avoue Idriss. "Ils se livrent au sport de loisir", regrette Ajax Bemba.
Cependant, tous les footballeurs du Congo ne sont pas logés à la même enseigne. Ceux appartenant aux clubs engagés en coupes africaines s’orientent vers le bout du tunnel. "Le comité de direction a gardé un petit contact avec les joueurs et nous sommes africains et avons repris les entraînements. Ce qui nous permet d’initier des cotisations. L’argent ainsi collecté peut aussi nous permettre d’assurer le minimum vital à nos joueurs", explique Willy Ngoyi, vice-président de l’Etoile du Congo, en charge du marketing et du sponsoring.
Les Diables Rouges peuvent aussi se vanter d’avoir un matelas financier confortable nonobstant le virus. Les joueurs convoqués en équipe nationale bénéficient de primes de rassemblement et de match, selon Ajax Bemba. Pour Willy Ngoyi, "même si les primes sont privées, il n’y a toujours pas de traçabilité. Les internationaux se plaignent souvent de primes impayées". Pour ce dirigeant, les sommes évoquées ne seraient d’ailleurs pas "consistantes.
Toutefois, l'enveloppe de la fédération congolaise de football aux clubs et joueurs de ligues 1 et 2 est, au moins, connue de tous. Chaque sociétaire de club de ligue 1 a reçu de la Fécofoot, 50 000 FCFA. Cette aide est en réalité estampillée FIFA. Mais au Congo, le monde du football n’aspire qu’à une chose : la reprise des compétitions.
Serge MANKOU
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