Au seuil des demi-finales de l’Euro, Sport News Africa se demandait si Bukayo Saka (19 ans) serait le seul joueur d’origine africaine de l’Euro 2020 en finale, ce dimanche 11 juillet. Ils étaient quatre à ce moment-là sur cinquante-quatre, au début de la compétition. Le jeune attaquant anglais, né de parents nigérians, est bien au rendez-vous. Il est donc finalement le dernier Mohican. Mais, le Gunner a fait mieux : il a su briller au milieu de la constellation d’étoiles britanniques. Et ce n’était pas gagné.
Bukayo Saka devait, d’abord, figurer dans la liste des 26 Three Lions pour l’Euro. Premier objectif. Pensionnaire d’une équipe d’Arsenal (8e de Premier League) très moyenne la saison écoulée, il ne partait pas avec les faveurs des pronostics. Et malgré son talent et tout le bien que les spécialistes les plus crédibles disent de lui, son jeune âge n’était pas pour arranger les choses.
Presque au pied du mur dans ce tournoi, l'Angleterre était obligée d’être au rendez-vous de la finale de Wembley. Dans de telles conditions, enrôler un jeune joueur ne comptant que 77 matches de Premier League dans sa carrière, était a priori un risque inutile. Surtout si l’on sait qu’à son poste, les talents, de surcroît en forme, ne manquent pas (Jadon Sancho, Phil Foden, Mason Mount…). Malgré tout, Gareth Southgate lui fit confiance. Il sera la surprise du chef britannique.
Soit. Mais le sélectionneur anglais allait-il pousser l’audace, que d'aucuns auraient pu assimiler à de la coquetterie, jusqu’à intégrer le jeune joueur dans son onze type ? Il lui a fallu du temps avant de se décider à sauter le pas. Il ne le regrettera pas.
Saka attendit donc deux matches sur le banc avant de sortir du bois au troisième, pour le compte de la dernière journée du groupe D de la phase de poules. Lancé dans le bain dès le coup d’envoi de la partie, il permet à l’Angleterre de surclasser (1-0) la République tchèque en déclenchant l’action du but de Raheem Sterling. Il sera Homme du match.
Face à l’Allemagne, en huitième de finale, Southgate lui renouvelle sa confiance. Saka confirme. Sa percussion et sa discipline tactique, ponctuée de précieux replis défensifs, contribueront au succès de l’Angleterre, qui s’impose 2-0 et s’ouvre les portes des quarts de finale.
Alors qu'il était bien parti pour enchaîner contre l'Ukraine, le Gunner se blesse la veille du match. Jadon Sancho le supplée. Brillamment. Et les Three Lions ne tremblent pas. Victoire 4-0.
Saka retrouvera néanmoins sa place en demi-finale, contre le Danemark. Un match qui était mal engagé pour les siens avec l’ouverture du score des Vikings. Mais suite à une décisive accélération du benjamin de sa sélection, l’Angleterre égalise sur un but contre son camp du défenseur danois Simon Kjaer, avant de s’imposer (2-1) dans les prolongations.
Après avoir réussi à être dans le groupe hyper concurrentiel des Three Lions, Bukayo Saka a donc pu convaincre Southgate de lui donner une chance et su mériter cette confiance en se montrant, précieux sur le terrain. Le joueur d’origine nigériane va essayer, ce soir, de prendre la cerise sur le gâteau en jouant la finale et en soulevant le trophée chez lui, sous le ciel londonien. A seulement 19 ans...
B. N.
Précédemment dans cette rubrique : Danemark-Angleterre, Bukayo Saka et le syndrome Poulsen
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