Si tout s'était passé normalement, les 24 participants à la Can 2022 auraient été, en ce mois de novembre, en train de répéter leur gamme pour faire bonne figure au Cameroun. Mais à cause du coronavirus, la phase aller des éliminatoires n'est même pas encore bouclée. Et la tenue des 3e et 4e journées dans quelques jours risque de subir plusieurs bouleversements.
L’Afrique retrouve, dès la semaine prochaine, ses sélections. Leur retour à la compétition au mois d’octobre, après près d’un an d’arrêt, devait servir de répétition pour les éliminatoires de la prochaine Can. Malheureusement, plusieurs matchs ont été annulés et les joueurs sont repartis dans leur club avec beaucoup d'incertitudes. Du moins la seule certitude reste que les 3e et 4e journées sont toujours sous la menace du Coronavirus. Comme d’ailleurs toutes les compétitions de la Caf. La Ligue des champions a, par exemple, subi un énième report après la contamination de plusieurs joueurs du Raja de Casablanca.
Mais il ne reste que cette demi-finale retour et la finale à gérer. Ce n’est donc pas une sinécure. Surtout comparé aux 12 travaux d’Hercules qui attendent dans quelques jours l’équipe de Ahmad Ahmad. 48 matchs seront au programme en 10 jours. Le président de la Caf, lui-même infecté par le virus, sait qu’un nouveau report des éliminatoires aurait des conséquences énormes pour le calendrier africain en 2021, déjà très serré. Il compromettrait même la tenue de la CAN 2022, en janvier. Parce qu’une chose est sûre, la FIFA, elle, ne différera pas éternellement le démarrage des éliminatoires du Mondial 2022. Tout de même, une fois n’est pas coutume, sur ce coup, on ne reprochera pas "aux décideurs du Caire" de n’avoir pas essayé d’anticiper.
Trois options
La Caf a, en effet, introduit une nouvelle donne qui peut influer sur les cartes en jeu. Les matches pourront ainsi se jouer avec une triple option : les deux équipes acceptent de les disputer dans un des deux pays ou les jouer sur terrain neutre, voire trouver une formule d’entente entre elles. Avec cette nouvelle possibilité, il est presque certain que les rencontres se joueront hors du continent, notamment en Europe.
Avec des équipes constituées en majorité de professionnels évoluant dans ces pays, la délocalisation permettra aux fédérations d’économiser les frais de transport. En dehors de celles du Maghreb, du Machrek et d’Afrique du Sud, les équipes préféreront également fuir le continent pour s’épargner les misères d’infrastructures inadaptés, notamment des terrains de football aux pelouses comparable à des champs de mines. Mieux, certains préféreront s’exiler pour s’éviter la pression des matches à domicile face à des publics versatiles. Sans compter qu’il sera sans doute plus facile, pour les professionnels, de disposer d’un bon de sortie pour aller jouer chez les voisins d’à côté, plutôt que franchir les mers et changer de continent.
Mais cette réalité cache un paradoxe. Au moment où l’Afrique se présente sous des dehors meilleurs que le reste du monde par rapport à la pandémie à coronavirus, avec des taux de contamination meilleurs que partout ailleurs, cette ouverture risque de la mettre faussement à nu.
Sport News Africa
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