Il est sans doute l’un des meilleurs entraineurs d’athlétisme du monde. Le technicien de 57 ans compte parmi ses protégés de grosses pointures de l’athlétisme comme la légende Eliud Kipchoge ou la reine du 1500 m - Faith Kipyegon.
Patrick Sang continue de briller sur les pistes. Vice-champion olympique du 3000 m steeple en 1992, il entraîne désormais les meilleurs coureurs kényans. Ils sont 25 athlètes dans son camp d’entrainement de Kaptagat. Le technicien de 57 ans a d'ailleurs commencé le métier de coach alors qu'il était en activité. «J'ai commencé à m'entraîner moi-même et j'entraînais même des athlètes en 1997 alors que je courrais encore», acquiesce le Kényan, un brin fier.
Aujourd'hui, Patrick Sang a raccroché les pointes pour se consacrer exclusivement au coaching. La légende Eliud Kipchoge évolue sous ses ordres depuis 2001. Résultat : le Kényan trône sur les courses de fond. Il a décroché deux titres olympiques au marathon, est champion du monde du 5000 (2003) et détient le record du monde des 42.195 km (2h1mn39s).
Pour Sang, la réussite de ses athlètes réside en leur confiance inébranlable à ses consignes. «Sans confiance, vous ne pouvez aller loin avec l’athlète. Des athlètes comme Eliud Kipchoge et Geoffrey Kamworor ne m’ont jamais demandé pourquoi faisons-nous ceci ou cela, confie-t-il. Ils ont tout simplement confiance au processus et font le travail.» La preuve, ses protégés ont bien assimilé une de ses leçons qui veut qu'un coureur doit savoir prendre soin de son outil de travail : «La plus grosse erreur qu’un athlète puisse faire c’est de ne pas écouter son corps et de ne pas comprendre ce qu’il est censé faire», explique le vice-champion du monde.
Spécialiste du steeple, Patrick Sang entraîne des athlètes d’autres épreuves. Sa principale force, il a le nez. Le Kényan de 57 ans sait en effet, par exemple, détecter la moindre faiblesse d’un coureur dès la première séance. «Etre coach, c’est comme être un artiste : vous voyez avec vos yeux l’image globale et le potentiel d’un athlète. Quand je teste un coureur, je vois où sont ses faiblesses», acquiesce-t-il.
Et Sang ne se limite pas seulement à l’aspect sportif. Ses athlètes doivent avoir un comportement irréprochable dans la société. C’est ainsi que les pensionnaires de son camp d'entraînement s’occupent des tâches ménagères. Pour lui, tous les moyens sont bons pour ne pas former des coureurs qui se prennent pour des «superstars ou des monstres dans la vie sociale».
Il se penche même sur l’après carrière de ses athlètes. De cette perspective, le camp abrite des réunions animées par des experts en gestion financière, en assurance. L’objectif est d’épargner tout problème à ses poulains après leur retraite.
Amy WANE
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