L’Afrique a réalisé aux JO 2021 sa troisième meilleure moisson des six dernières olympiades. Mais, la récolte aurait pu être meilleure sans quelques ratés en finales et en qualifications. En sports individuels comme dans les disciplines collectives. Le Kenya, l’Afrique du Sud et le Nigeria occupent le podium (subjectif) des plus grosses déceptions africaines à Tokyo, établi par Sport News Africa.
Championne du monde à Doha et détentrice du record du monde de la spécialité, la Kényane Beatrice Chepkoech était la favorite de la finale du 3000 m steeple à Tokyo. Désillusion : elle est arrivée septième de la course remportée, dans l’ordre, par la jeune Ougandaise Peruth Chemutai (22 ans), l’Américaine Courtney Frerichs et l’autre Kényane Hyvin Kiyeng.
Timothy Cheruiyot, lui, a réussi à s’installer sur le podium du 1500 m, à la deuxième place. Il était pourtant bien lancé pour monter sur la plus haute marche. Il a dirigé l’essentiel de la course avant de s’écrouler dans les deux cents derniers mètres, derrière le Norvégien Jakob Ingebrigtsen, nouveau champion olympique. Son compatriote Abel Kipsang, recordman olympique, a terminé quatrième.
Autre déception kényane aux JO de Tokyo : la sélection masculine de rugby à VII. Elle a fini neuvième alors qu’elle titille les cadors des «Sevens world series».
Le Nigeria a également eu son lot de loupés. Qualifiée en demi-finales du 100 m après avoir remporté sa série, Blessing Okagbare n’eut pas le temps de courir pour une place en finale. La sprinteuse a été entretemps suspendue pour dopage et, dans la foulée, privée du 200 m.
Les sélections nigérianes de basket n’ont pas réussi à redonner des couleurs à leur pays après le bide de ses étoiles en athlétisme. Les D’Tigers comme les D’Tigress ont été éliminés au premier tour. Chaque équipe a enregistré trois défaites en autant de sorties. Un résultat surprenant de la part de la crème du basket africain, surtout l’échec des premiers.
Avec une préparation de qualité, ponctuée de victoires contre l'Argentine et les États-Unis, futurs vainqueurs, et une armada de joueurs NBA, les Nigérians étaient irrésistibles. Davantage que leurs homologues dames, ils semblaient parés pour une place au podium. Mais face à l’Australie, la France et l’Italie, ils n’ont pas fait le poids.
Il leur reste l’Afrobasket, qui se jouera du 24 août au 5 septembre à Kigali, au Rwanda, pour se réhabiliter.
N’eussent été le surfeur Bianca Buitendag (argent) et, surtout, la nageuse Titjana Shoenmaker (or, 200 m brasse, et argent, 100 m brasse), l’Afrique du Sud serait rentrée des JO 2021 bredouille. Ses plus grosses chances de médailles n’ont pas été au rendez-vous : Chad Le Clos, l’homme qui a remporté l’or olympique du 200 m papillon (Londres 2012) devant l’Américain Michael Phelps, est arrivé cinquième de la finale de l’épreuve à Tokyo. Et au 100 m papillon, sa deuxième spécialité, il a été sorti dès les séries.
Déception sud-africaine également en athlétisme avec Wayde van Niekerk, Akani Simbine et le relais 4x100 masculin. Détenteur du titre olympique de la distance, le coureur de 28 ans a été éliminé en demi-finale à Tokyo. Malgré sa blessure à quelques semaines des JO, Niekerk valait au moins une place en finale du 400 m.
Les quatre relayeurs sud-africains, eux, ont été disqualifiés à l’étape des séries.
Qualifié au temps dans la troisième demi-finale du 100 m masculin, celle du futur vainqueur (Jacobs), Simbine, lui, paraissait bien en jambes pour décrocher sa première médaille olympique. Malheureusement pour l'Afrique du Sud, pour le continent, il échouera au pied du podium.
L'Ougandaise Halimah Nakaayi s’est éclipsée lors des demi-finales du 800 m féminin. Qualifiée de justesse dans les séries (au temps), la championne du monde 2019 (Doha) a fini dernière de sa demie.
Ons Jabeur, pour sa part, n’a fait qu’un passage éclair aux JO 2021. Battue dès le premier tour par l’Espagnole Carla Suarez Navarro, la Tunisienne a vite refait ses valises pour quitter la capitale nipponne. Une élimination surprise pour la gagnante du tournoi de Birmingham sur gazon.
Au vu des belles performances qui l’ont menée en finales (100 m et 200 m), Marie-Josée Ta Lou partait pour s’offrir sa première médaille olympique. La concurrence était certes féroce, mais a priori à sa portée. Elle finit quatrième au 100 m, derrière le trio jamaïcain vainqueur (Herah, Pryce et Jackson), et cinquième au 200 m.
Petite consolation pour la sprinteuse ivoirienne : Ta Lou a égalé le record d’Afrique de la ligne droite (10’’78) que détenait, seule jusque-là, sa compatriote Murielle Ahouré.
Premier médaillé d’or olympique de la Côte d’Ivoire (Rio 2016), Cheick Cissé a perdu son titre à Tokyo. Il est tombé en huitième de finale (moins de 80 kg) devant le Marocain Achraf Mahboubi.
Comme le Kényan Timothy Cheruiyot au 1500 m (voir plus haut), l’Éthiopienne Letesenbet Gidey a dès le départ pris la tête du peloton de la finale du 10 000 m. Mais elle finira par craquer dans le sprint final. Elle a terminé troisième derrière la Néerlandaise Sifan Hassan, championne olympique, et la Bahreïnie Kalkidan Gezahegne, médaillée d’argent. Un podium pour Gidey. Mais avec sans doute des regrets.
B. N.
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