Cinq membres de l'Association nationale des footballeurs professionnels du Gabon ont été arrêtés mercredi. Ils s'étaient rendu à l'hôtel où loge la sélection nationale du Gabon - pour sensibiliser les joueurs sur la situation du championnat local - à l'arrêt depuis deux saisons. Les organisations et associations appellent à leur libération.
L'action menée par l'Association nationale des footballeurs professionnels du Gabon prend une tournure pour le moins inquiétante. Alors que le championnat national est à l'arrêt depuis deux saisons, des membres de l'organisation ont voulu faire passer un message de détresse aux joueurs de la sélection, actuellement en regroupement à Bongoville en vue de leur match face à la Libye. Désireux de rencontrer notamment le capitaine des Panthères, Pierre-Emerick Aubameyang, afin d'avoir le soutien de l'équipe, les cinq membres de la délégation ont été éconduits.
Stéphane Nguema, ancien international gabonais passé par Rennes et le PSG et secrétaire général de l’ANFPG, Mickaël Dousseingui, secrétaire adjoint et trois footballeurs en activité Ulrich Bouka, Cédric Nguema et Yelly Nang ont été recalés par les services de sécurité du staff. Invitée à rebrousser chemin, la délégation de l'ANFPG a fait l'objet d'un contrôle de police sur le chemin du retour. C'est alors que ce qui devait être un simple contrôle de routine a viré à une inspection plus poussée, jusqu'à l'interpellation des cinq hommes.
La délégation de l'ANFPG a ainsi été transférée au commissariat de Franceville, où elle a passé la nuit. D'après les informations de Sport News Africa, recueillies auprès de membre de l'association au Gabon, ils auraient été privés de leurs téléphones et victimes d'intimidations. « Deux des joueurs détenus arbitrairement ont fait des malaises à cause d'un harcèlement, de menaces et tortures psychologiques. Face à cette situation deux positions s'affrontent : une libération immédiate et sans conditions, défendue par la Fédération gabonaise. L'autre position, plus radicale et majoritaire, portée par le ministre des Sports (Franck Nguema, ndlr) qui demande de porter plainte et de présenter les membres de la délégation devant le procureur », nous indique-t-on.
Au-delà de dénoncer, une fois encore, le comportement indigne de @fegafoot_gabon, @FIFProAfrica appelle @FIFAcom et @CAF_Online à prendre leurs responsabilités à la suite de l'arrestation arbitraire et abusive des 5 délégués de @anfpg. #ÇASUFFIT pic.twitter.com/M69Y4G0Imn
— FIFPro Africa (@FIFProAfrica) November 10, 2021
Informé de la situation, Jonas Baer-Hoffman, secrétaire général de la Fifpro, le syndicat mondial des joueurs, s'inquiète du traitement infligé aux joueurs. « Le droit d'organisation est consacré par l'Organisation internationale du travail et compte aussi pour les footballeurs. Pour la FIFA et la CAF, il est grand temps de défendre les droits fondamentaux des joueurs en tant que travailleurs », prévient-il. La Fifpro Africa, division Afrique de la Fifpro, enjoint également les deux instances à « prendre leurs responsabilités » et demander des comptes aux autorités du Gabon pour obtenir la libération des cinq hommes.
Président de l'ANFPG et ancien international gabonais, Remy Ebanega dénonce une « arrestation arbitraire » et s'inquiète du traitement infligé à ses collègues membres de l'association. Il demande « la libération des délégués de l'ANFPG dans les plus brefs délais. » Il a obtenu gain de cause, puisque les cinq délégués viennent d'être libérés, ce jeudi matin. Une histoire qui a pris une tournure inattendue pour ce qui, à la base, devait être un simple déplacement pour rencontrer des joueurs de la sélection du Gabon et les sensibiliser sur la situation du championnat national.
🚨COMMUNIQUE suite à l'arrestation arbitraire des membres de l'#ANFPG par la Gendarmerie de #Bongoville.🚨 pic.twitter.com/IZlR3VZ0yY
— anfpg (@anfpg) November 10, 2021
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