Emery Bayisenge, le Rwanda s'est qualifié en quart de finale, alors qu’il figurait dans un groupe difficile avec le Maroc, le Togo et l’Ouganda. C’est un peu la surprise de ce premier tour, non ?
Pour certaines personnes, oui. Beaucoup pensaient que le Maroc, tenant du titre et qui est une des meilleures équipes d’Afrique, et l’Ouganda se qualifieraient. Il y a le Togo, qui participait au CHAN pour la première fois, mais qui est une bonne sélection. Cependant, il ne faut pas oublier que le Rwanda participe pour la quatrième fois à ce tournoi. Nous avons un peu d’expérience, et notre sélection locale est très proche de notre sélection A, puisque beaucoup d’internationaux, dont moi, jouent au pays. Je suis revenu à l’AS Kigali il y a trois mois. Car au Bangladesh, où je jouais (FC Saif SC), les compétitions étaient interrompues à cause du coronavirus. Donc, je ne pouvais pas rester longtemps sans jouer.
Le premier match contre l’Ouganda (0-0), a donné des indications sur la sélection rwandaise. Est-ce qu’il a permis aux joueurs de prendre confiance ?
Oui, car l’Ouganda était le favori. On a fait un bon match, solide, où nous avons bien défendu, mais durant lequel nous avons également eu des occasions de marquer. Débuter par un bon résultat face à une équipe comme l’Ouganda, c’était bon pour la confiance. Notre préparation n’a pas été simple, car au Rwanda, à cause de la pandémie, il n’y a pas de championnat. On a fait des stages, deux matchs amicaux face au Congo à Kigali, début janvier (2-2, 0-1). On a tout de même bien travaillé, mais c’était important pour nous de bien débuter. Et on a confirmé lors de la rencontre suivante, face au Maroc (0-0). Un match compliqué, contre un très bon adversaire, mais on a réussi à conserver ce résultat. Et on savait qu’en battant le Togo, la qualification serait au bout.
Face aux Eperviers, le Rwanda, mené 1-2, a affiché de réelles qualités mentales. Est-ce une des forces de cette équipe ?
Bien sûr. Nous n’avons jamais lâché. Quand le Togo a pris l’avantage, on a su réagir, en égalisant, puis en prenant l’avantage quelques minutes plus tard. Les dix dernières minutes ont été difficiles, car le Togo a mis une grosse pression. Oui, il y a dans cette sélection du Rwanda, beaucoup de solidarité. On attaque ensemble, on défend ensemble. Nous avons montré qu’on savait bien défendre, mais aussi que nous sommes capables de marquer des buts.
Emery Bayisenge, quelles ambitions le Rwanda peut-il nourrir, avant d’affronter la Guinée, un autre gros morceau ?
La Guinée est une belle équipe, c’est vrai. Très athlétique, avec beaucoup de puissance. Nous avons regardé son match contre la Tanzanie (2-2) tout de même compliqué pour elle. Notre premier objectif, c’était de bien figurer, de sortir du groupe et de poursuivre notre parcours. Comme les sept autres équipes qualifiées pour les quarts de finale, nous avons envie de continuer le plus longtemps possible. Quand on en est à ce stade, on a envie d’aller encore plus loin, c’est normal.
Les résultats des Amavubi ont donné lieu à des scènes de joie au Rwanda, notamment à Kigali…
Oui, nous avons tous vu les images. C’est vraiment agréable de voir que les gens sont heureux, grâce à nos résultats, qu’ils sont fiers de leur sélection. On espère leur donner encore de la joie…
Propos recueillis par Alexis BILLEBAULT
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