Avec le Mali donc, l’Afrique de l’ouest sera présente pour la cinquième fois en finale du CHAN. Et pourtant, les pays de cette partie du continent n’ont pas encore inscrit leur nom dans le palmarès. Car, cette compétition, réservée aux joueurs licenciés dans leur pays, est logiquement une chasse-gardée des nations qui possèdent de très grands clubs. Et par conséquent, de très bons championnats. A l’image de la RD Congo, lauréate du CHAN en 2009 et 2016. Les Léopards, pourtant éliminés cette année en quart de finale par le pays organisateurs, peuvent s’appuyer sur le TP Mazembe et l’AS Vita Club.
La Tunisie, vainqueur sans surprise en 2011, avait profité à l’époque de la grande domination de l’Espérance de Tunis. La génération de l’excellent Youssef Msakni avait survolé le tournoi au Soudan. Trois ans plus tard, en 2014, en Afrique du Sud, c’est la Lybie pourtant en pleine crise, qui rafle la mise. Cependant, les Libyens avaient jusqu’alors un bon championnat et un Al Ahli Tripoli toujours bien présent dans les compétitions interclubs. Et puis, les mêmes joueurs évoluaient à la fois en sélection locale et en sélection A. D’ailleurs, deux ans auparavant en Guinée équatoriale, lors de la CAN 2012, pratiquement le même groupe surprenait le Sénégal avec sa pléthore de stars venues d’Europe.
Ensuite, le Maroc prend le pouvoir au CHAN en 2018. Les Marocains sont ainsi sur une série de 9 victoires, 2 nuls, 29 buts marqués et seulement 5 encaissés. Epoustouflant! Mais logique. Après tout, ils ont les meilleures installations, une bonne formation et des équipes toujours au top dans les compétitions interclubs. L’Egypte, qui aurait pu les contrarier avec ses deux géants Zamalek et Al Ahly, n’a pas voulu participer aux premières éditions du CHAN. Même en 2018, lorsque la CAF a décidé de les repêcher, elle a tout bonnement décliné l’invitation.
Pendant que les clubs de l’Afrique du nord brillent, ceux de l’ouest du continent sombrent. Aucune sélection de la zone n'a plus remporté un tournoi interclub depuis 2009, année de la première édition du CHAN. Et c’était juste la Coupe de la CAF, gagnée par le Stade malien. Car en Ligue des champions, compétition beaucoup plus relevée, Enymba du Nigeria reste la dernière nation ouest-africaine à soulever le trophée, en 2004. C'est vieux de 17 ans désormais! Mais depuis la première édition en 2009, l’Afrique de l’ouest a placé tout de même 5 finalistes. Le Ghana (2009-2014) et le Mali (2016-2021) par deux fois, ainsi que le Nigeria (2018).
La principale raison? En dépit de la faiblesse de ses clubs dernièrement, l’UFOA est un vivier intarissable. En avril 2020, selon un rapport l’Observatoire du football du Centre International d’Etude du Sport (CIES), les quatre premiers pays africains qui exportent le plus de joueurs sont ceux de l’ouest : le Nigeria, le Ghana, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Des performances constatées également dans les compétitions de jeunes. Dix des treize éditions de la CAN 17 sont dans l’escarcelle de pays de l’UFOA.
Pour la CAN U20, c’est 11 sur 21. Mais plus édifiant encore, en Coupe du monde: le Nigeria est la nation la plus titrée en U17 (5 sacres) devant le Brésil (4). Et le Ghana arrive 3e avec 2 couronnes. Chez les U20, le Ghana reste la seule nation africaine, médaillée d’or. Cependant, le Nigeria a, quand même, réussi à décrocher une breloque en argent et le Mali, deux en bronze. Preuve qu’avec de bonnes infrastructures et des compétitions régulières, l’Afrique de l’ouest a de quoi avoir de bons championnats.
Demba VARORE
1- Nigeria : 399 joueurs (73% évoluant en première division D1)
2- Ghana : 311 joueurs (67,8 % en D1)
3- Sénégal : 230 joueurs (59,6 % en D1)
4- Côte d'Ivoire : 204 joueurs (71,6 % en D1)
5- Cameroun : 173 joueurs (64,7 % en D1)
6- Mali : 85 joueurs (67,1 % en D1)
7- Gambie: 61 joueurs (55,7 % en D1)
8- Maroc: 52 joueurs (73,1 % en D1)
9- Guinée: 50 joueurs (84,0 % en D1)
10- Zimbabwe: 50 joueurs (68,0 % en D1)
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