Une nouvelle vague d'Académiciens sortis du centre de formation de l'Asec Mimosas s'apprête à éclore aux yeux du monde. Parmi eux, le virevoltant ailier, Bolou Bi, repéré dans la rue. Il est aujourd'hui un de ces nouveaux visages Mimosas. L'Asec joue ce samedi en Ligue des champions de la CAF. Et le club pourrait bien compter sur sa nouvelle pépite.
Quand on franchit le perron de Sol Béni, centre d'entraînement de l'Asec Mimosas, situé à Mpouto dans la commune chic de Cocody à Abidjan, les noms et les visages des Académiciens reviennent comme un hoquet. Depuis des années, la formation des jeunes footballeurs y est toujours aussi pointilleuse. Même si les récents pensionnaires n'ont pas toujours le talent de leurs illustres devanciers. Yaya Touré, Zokora Didier, Kolo Touré, Koné Baky, Aruna Dindané, N'Dri Romaric... Pourtant, un diamant brut, aux qualités intrinsèques indéniables attire déjà tous les regards. Il s'agit de Bolou Bi Hermann.
Repéré au Mondialito, tournoi abidjanais des U13 sponsorisé par Orange Côte d'Ivoire, il a intégré la prestigieuse académie Mimosifcom en 2017. Nous sommes allés à sa rencontre le 9 octobre dernier, à Sol Béni. Après l'entraînement, avec l'équipe pro qu'il intègre de temps à autre, il nous a rejoint près du bar, à côté de la piscine. Frêle et timide à vue d'œil. C'est un garçon attachant qui n'a pas hésité à nous raconter le conte de fée qu'il vit depuis qu'il a revêtu la vareuse jaune et noire de l'Asec Mimosas. Quand il évoque ses premiers pas, ses yeux s’illuminent.
« Auparavant, j'étais pensionnaire de l'Etoile filante de Yopougon, centre de formation de football dirigé par coach Fousséni. C'est lors d'un tournoi sponsorisé par Orange et supervisé par des recruteurs venus de l'Asec que j'ai été repéré. Je n’ai pas continué la finale à cause d’une blessure. Mais le DG du club, Benoît You, ainsi que les coaches Sébastien, Yodé et feu Boukari ont pris des renseignements sur moi. Ils nous ont dit qu'on disputerait un autre match face à une nouvelle équipe de l'Asec. J'ai été à l’essai et au bout d'un mois, on m'a proposé la signature d'un contrat. Apparemment, j'avais satisfait les responsables de Sol Béni », raconte le gamin de 17 ans, issu d'une fratrie de sept gosses.
Bolou Bi
Sa vie change d’ailleurs très vite. Du rêve, il passe à la réalité. Car grâce à ses qualités, il ne tarde pas à tutoyer l'équipe pro. Mais cela n'a pas été de tout repos. « La pression était lourde sur mes épaules pour un si jeune joueur au milieu des professionnels. L'adaptation n'a pas été facile. Plus je jouais et plus j'acquérais de l'expérience. Ce qui m'a permis de mieux gérer la pression », raconte-il.
Quand on évoque la formation à l'Asec Mimosas, les mots se font compliments. En 99, alors que le club est champion d'Afrique, il rencontre en Supercoupe l'Espérance de Tunis. Les dirigeants en profitent ainsi pour jeter dans le bain des gamins diaboliquement doués. Ils écrasent l'ogre tunisien et commencent ainsi à écrire leur légende. Kolo Touré, Aruna Dindané, Zokora Didier, Kouatouan Tony, Copa Barry, Tiené Siaka...feront plus tard les beaux jours des plus grands clubs européens. Suivront ensuite d'autres promotions avec Yaya Touré, Salomon Kalou, Yao Kouassi Gervais. Et désormais, Bolou Bi s’inscrit dans cette lignée.
Malgré une brouille entre Jean Marc Guillou et le PCA du club, Me Roger Ouégnin, le club le plus titré de Côte d'Ivoire (26 championnats) va continuer de miser dans la formation. Avec des résultats moins flatteurs certes. Mais avec des gosses toujours aussi passionnés et rêveurs. « J'ai toujours rêvé depuis ma tendre enfance d'évoluer en Europe. On a cru enfant que les choses allaient être très faciles. Or il nous faut d'énormes sacrifices », avoue le vainqueur du Mondialito 2017.
Pas question toutefois de brûler les étapes. « Je veux être reconnaissant à l'Asec qui m'a formé donc le mieux serait de m'imposer dans ce club. Le reste viendra après », lance un Bolou Bi lucide. Avec son sens du dribble et de la percussion, Bolou Bi, qui s'identifie à Zezéto. Ce dernier est considéré comme le plus talentueux de tous, mais aussi plus gros gâchis de l'Académie. Le gamin de 17 ans a un avenir tout tracé devant lui. Comme son ami Konaté Karim, déjà installé en équipe première et chez les Éléphants. Il pourrait devenir une grande star africaine et mondiale. A condition de travailler dur.
Gbè Yodé Sébastien est le coach de l’équipe réserve de l’Asec Mimosas. C’est d’ailleurs lui qui a repéré le gamin en 2017. Il était alors recruteur de l’Asec. Il a ensuite suivi le parcours de Bolou Bi au Mondialito. Après cette compétition des U13, il n’y avait plus aucun doute. Il fallait ainsi l’intégrer au centre de formation.
Gbè Yodé considère par ailleurs que le joueur a toutes les qualités pour exploser au haut niveau. « C'est un joueur polyvalent. Attaquant ou milieu excentré, un ailier naturel. Sa qualité première est la vitesse. C'est aussi un fin dribbleur et il est très adroit devant les buts ».
Et selon l’entraineur, Bolou Bi d’ailleurs le meilleur de sa génération. « Oui. Le meilleur de sa promotion à l'académie. Mais pour le recruteur et coach que je suis, je dirai que c'est tout simplement le meilleur U17 de Côte d'Ivoire. Il a été formé ici, à Sol Béni, pendant 4 ans par le Français Pascal Théault. Je le suis également en équipe réserve. Il n'y a rien à dire. Il a très vite intégré l'équipe pro de l'Asec avec qui il a été champion de Côte d'Ivoire durant la saison écoulée. Ce n'est pas rien ».
Sanh Séverin
Warning: Undefined array key "preview" in /var/www/vhosts/sportnewsafrica.com/archive.sportnewsafrica.com/wp-content/plugins/oxygen/component-framework/components/classes/comment-form.class.php on line 79